Visite d'une communauté de femmes potières
15 septembre 2006
 
 

Un des contrastes au Nicaragua réside dans les différences entre la ville et la campagne. Avec un couple de coopérants, nous avons eu la chance de nous faire présenter un exemple touchant de vie campagnarde, à une bonne heure de marche du centre de Matagalpa.

Après avoir quitté la route bitumée à la sortie de la ville, nous empruntons un chemin en terre battue qui nous fait traverser une ou deux fermes d’élevage et passer devant une école bien aménagée. Puis, dans un contour, après avoir vu le dernier puit public avant notre destination, nous empruntons un petit sentier forestier.
 

Finalement, nous arrivons au pied d’une maison en terre, comme presque toutes les autres de la campagne, située au milieu d’une forêt dont la fraîcheur est la bienvenue. C’est la communauté du Jicaro.

A l’entrée de la maison, une femme âgée nous reçoit. Elle nous invite à entrer.

La première pièce est spacieuse, particulièrement propre et bien rangée, et surtout fraîche. Nous saluons une autre femme d’un âge avancé, puis encore une autre, et ainsi de suite. En tout, ce sont six femmes qui vivent dans cette maison. La plus jeune a plus de 70 ans, et la plus âgée en a 92. Elles ont toutes un lien de famille, sœurs ou cousines. Nous rencontrons tout de même la fille de l’une de ces femmes, Carmen, environ 35 ans, institutrice. C’est elle qui a mis en place, avec mille difficultés administratives, la jolie école que nous avons vue sur le chemin, en montant. Aucun homme ne vit dans cette communauté.

Après avoir traversé la cuisine, nous arrivons au lieu qui est au cœur de la vie de ces femmes : un atelier de poterie et un four, à l’abri d’un grand couvert.
 

Depuis plus de cinquante ans, ce groupe de femmes travaille la terre pour en extraire des poteries, des vases, des ustensiles de cuisine, ou des objets de décoration en tout genre.

Nous pouvons bien sûr toucher cette argile, et essayer d’en extraire quelques formes un peu maladroites. Mais que faire devant tant d’années d’expérience ?

Nous admirons leur manière de créer de beaux objets grâce à cette terre. Travail paisible, avec assurance et dextérité.

Une des premières étape du travail:

sortir les petites pierres de l'agile.

De gauche à droite:Sabrina Anastasia (coopérante à Managua),

Dominique Olney (française, vivant à Matagalpa) qui nous à présenté la communauté, une des potières

Après un certain temps de discussion, nous recevons un épi de maïs cuit et un atol. Il s’agit d’une sorte de pâte ou de crème, faite à base de farine de maïs et de lait. Ensuite, une des femmes nous offre généreusement un petit repas traditionnel (fromage, haricots rouges, etc.). Tout cela a été préparé sur un fourneau à bois. Ici, il n’y a ni électricité, ni eau courante.

Finalement, nous redescendons le petit sentier, transportant quelques plats et potiches dans nos sacs et sous les bras. Nous prenons conscience que cet encombrement n’est qu’un échantillon de ce que ces femmes vivent, deux fois par semaine, lorsqu’elles se rendent à Matagalpa pour vendre leurs poteries.
Nous garderons de cette visite l’impressionnante habileté, et surtout les sourires touchants de ces femmes.